L’exposition retrace le parcours singulier de Paul Rosenberg (1881-1959), l’un des grands marchands d’art de la première moitié du XXe siècle.
L’exposition 21 rue La Boétie au Musée Maillol rassemble plus d’une soixantaine de chefs-d’oeuvre de l’art moderne, pour certains inédits en France (Pablo Picasso, Fernand Léger, Georges Braque, Henri Matisse, Marie Laurencin...) et provenant des plus grandes collections publiques ou privées d’Europe. De nombreuses œuvres sont directement liées au marchand, pour avoir transité par ses galeries, à Paris ou à New York, alors que d’autres renvoient au contexte historique et artistique de l’époque.
Conçue par Tempora et réalisée par Culturespaces, avec le partenariat scientifique du Centre Pompidou, cette exposition bénéficie du soutien actif de la petite-fille de Paul Rosenberg, Anne Sinclair, qui a écrit "21 rue La Boétie" (paru aux Editions Grasset & Fasquelle, 2012).
La carrière de Paul Rosenberg, marchand d’art passionné, homme d’affaires avisé et amateur éclairé, ami et agent des plus grands artistes de son temps, permet d’appréhender sous un prisme nouveau le double tournant de l’histoire de l’art que représentent l’émergence de l’art moderne et le déplacement du centre artistique mondial de Paris vers New York, en pleine crise de la Seconde Guerre mondiale. Mêlant histoire de l’art, histoire sociale et politique, l’exposition met en lumière un moment crucial du XXe siècle, dont Paul Rosenberg a été un témoin emblématique, à la fois acteur et victime.

La venue de l’exposition au Musée Maillol s’inscrit dans la nouvelle programmation du musée, mise en oeuvre par Culturespaces, et recentrée sur l’art moderne et contemporain. Elle fait suite à la présentation de l’exposition au musée de La Boverie de Liège, conçue et réalisée par la société belge Tempora sous le commissariat collectif d’Elie Barnavi, Isabelle Benoit, Vincent Delvaux, François Henrard et Benoît Remiche.
J’ouvre prochainement de nouvelles galeries d’Art moderne, 21, rue La Boétie, où je compte faire des expositions périodiques des Maîtres du XIXe et des peintres de notre époque. J’estime toutefois que le défaut des expositions actuelles est de montrer isolément l’oeuvre d’un artiste. Aussi ai-je l’intention d’organiser chez moi des expositions d’ensemble d’Art décoratif. Bien des personnes, qui ne sont pas assez sûres de leur goût ou du goût des Artistes, pris séparément, verraient leur tâche facilitée en jouissant d’un coup d’oeil d’ensemble de l’étroite réunion de tous les Arts dans l’atmosphère d’une habitation privée.
Paul Rosenberg, environ 1914 (archives de la famille)

Comme l’a souligné de nombreuses fois la presse américaine, Paul fut, jusqu’à la guerre, le plus grand marchand en Europe, de Delacroix à Picasso. « Imaginez, racontait un grand journal californien dans les années quarante, être capable d’entrer dans le studio de Matisse ou de Picasso deux fois par an, de regarder quarante de leurs meilleures toiles et dire “je les prends toutes” ! Jusqu’à la guerre, c’est ce que faisait Paul Rosenberg. »
Anne Sinclair, 21 rue La Boétie, Paris, Bernard Grasset, 2012, p. 105.
De par leur destinée, ces tableaux portent en eux l’histoire du siècle.
Sources Musée Maillol


