Née il y a plus de trente ans dans les boîtes de nuit underground de Chicago et Detroit, l’électro fait aujourd’hui danser toute la planète. Le phénomène à la Philharmonie !
Si l’électro a donné naissance à une vaste culture musicale, elle possède également une dimension politique et contre-culturelle. Cette exposition Electro, de Kraftwerk à Daft Punk à la Philharmonie de Paris décrypte le phénomène. Laurent Garnier a mis l’exposition sous tension en créant la bande son de l’expo : un grand mix dédié à l’histoire et à l’amour de la musique électronique.
La Philharmonie de Paris présente une exposition d’envergure sur la musique électronique à travers l’exploration de son imaginaire, ses innovations, ses mythologies ainsi que ses correspondances avec les arts plastiques.
À plus de 120 BPM, l’électro fait danser la planète. La jeunesse de Paris ou de Berlin, les clubbers d’Ibiza, les nouveaux punks des teknivals comme les millenials de New York ou de Los Angeles, sans oublier la génération post-révolutionnaire de Tunis ou les gamins des favelas de Rio.

► La révolution électro
Depuis 2010, la musique électro ne se réduit plus aux seuls festivals, fêtes et rave-parties auxquels elle est naturellement associée : elle s’impose comme une tendance artistique majeure de la culture contemporaine.
Accompagnant la révolution numérique et détrônant la culture du rock, la dance music électronique, dont les genres fondateurs sont la house et la techno, est née il y a plus de trente ans, dans les boîtes de nuit underground de Chicago et Detroit.
Grâce au talent et à la créativité de musiciens et DJ noirs américains, cette musique a conquis l’Europe par le phénomène clandestin des rave-parties.

► Un nouvel esthétisme
Par-delà son image hédoniste, l’électro a donné naissance à une vaste culture musicale, ainsi qu’à des gestes et à des pratiques esthétiques telles que le mix, le remix, le sampling ou le live audiovisuel…
Celles-ci se sont peu à peu répandues, influençant les démarches artistiques dans le domaine de l’art numérique, du graphisme, de la vidéo, des arts plastiques, du cinéma, de la bande dessinée, de la danse ou du live staging, une nouvelle forme scénographique associant concert et arts visuels.
De la communauté LGBTQ à l’activisme de l’univers des free-parties, l’électro possède par ailleurs une dimension revendicative, politique et contre-culturelle, dont témoignent manifestes, performances, fêtes et défilés, redéfinissant un nouveau rapport à l’altérité et au monde : militantisme queer, esprit DIY (Do it yourself), nomadisme festif, utopies éphémères et communautaires.

► Une expo-Expérience
La bande-son immersive, confiée au DJ Laurent Garnier, suit le parcours de l’exposition. Elle revisite l’histoire de l’électro, du disco des années 1970 à la techno futuriste actuelle, sous la forme d’une dizaine de mix thématiques qui synthétisent l’esprit d’une époque à l’aide de classiques, de tubes ou de raretés.
Dégagée des codes de présentation classique, la scénographie brute et volontairement urbaine, dont la structure en échafaudage rappelle les scénographies de concerts, a été imaginée par le duo 1024 Architecture. Spécialement conçue pour l’exposition et placée au cœur de la scénographie, Core, leur installation numérique, dont les sculptures de lumière réagissent à la bande-son, invite à la contemplation hypnotique et à la danse.
Une expérience sonore immersive, résultat d’une étroite collaboration avec Sonos, plongera le visiteur dans ce voyage au cœur de la révolution électro d’hier et d’aujourd’hui.

► Instruments novateurs des années 1910 à nos jours, art contemporain (Xavier Veilhan, Peter Keene, Christian Marclay), photographies (Andreas Gursky, Massimo Vitali, Bill Bernstein, Jacob Khrist…), graphisme et BD (Abdul Qadim Haqq, Alan Oldham), installations musicales et visuelles (Molécule et son dispositif de réalité virtuelle, Jacques et son « Phonochose »), le corpus exceptionnel des œuvres de l’exposition tient à la générosité des musiciens et artistes qui ont collaboré à la mise en œuvre de l’exposition :
- Kraftwerk conçoit pour l’exposition une série de vidéos projetées en 3D et diffusées à l’aide d’un son spatialisé.
- Jean-Michel Jarre présente un « studio imaginaire » issu de sa collection personnelle de synthétiseurs rares, rendant hommage aux technologies révolutionnaires qui l’ont accompagné au cours de sa carrière.
- Daft Punk : à travers une installation inédite inspirée de leur clip « Technologic », le duo met en abyme son univers de fiction, tout en levant le voile sur une partie de la fabrication de leur esthétique

L’exposition est composée de 4 grandes sections thématiques. Tout au long d’un parcours très libre, les villes mythiques de la musique électronique sont évoquées et forment des repères chronologiques pour le visiteur.
Commissariat : Jean-Yves Leloup

Source Philharmonie de Paris