La plus belle avenue du monde accueille l'exposition en plein air de 20 statues monumentales du célèbre félin jusqu'au début du mois de juin. La Chat détourne des classiques de la sculpture et de la peinture, et promène son regard amusé sur la société. Une occasion rare de voir de l'art en ces temps de confinement.
Le Chat en discobole, jouant de la flûte à bec ou au golf, lisant un journal, imitant le Manneken-Piss, en danseuse mais aidé par un cric pour maintenir sa jambe élevée (une statue baptisée avec humour "Tutu et Grominet")... Les vingt positions du Chat présentées sur les Champs-Elysées vont égayer le confinement à Paris.
Repoussée d'un an pour cause d'épidémie, l'exposition donne à voir les rondeurs grandeur nature de l'animal (2,7 mètres sous la toise)
Cette incarnation spectaculaire permet de mesurer la souplesse du personnage et sa faculté à se prêter à toutes les situations loufoques.
Cette présentation en grand est un rêve ancien de Philippe Geluck qui a toujours aimé sculpter dans la neige ou le sable. Là, on est sur de la matière autrement moins friable. Le Chat est d'abord fabriqué en terre glaise. Cette terre est ensuite moulée, pour en faire une cire puis un bronze. En tout 22 étapes conduisent à ces personnages tout en rondeur.
L'exposition en plein air a été inspirée à Geluck par celle de Fernando Botero sur les Champs-Elysées en 1992 et à travers ces vingt pièces, le dessinateur "espère apporter au public de la joie, du rire et une certaine poésie surréaliste que nous affectionnons en Belgique"
Philippe Geluck précise : "Seuls les étrangers osent s'installer sur les Champs-Elysées à Paris. Botero était espagnol et je suis belge. Quand j'étais petit, je ne m'imaginais pas un jour sur cette avenue : je voulais juste continuer à faire mes bêtises, et faire rire les autres avec mes blagues. Mais il y a trois ans, je suis allé voir la maire de Paris, Anne Hidalgo. Elle a dit "oui", à la seule condition que cela ne coûte rien au contribuable. On s'est arrangé pour. Et aujourd'hui, je suis vraiment récompensé pour mon acharnement : les passants ont tous le sourire."
Des tableaux de Mondrian, aux statues antiques, l'art est très présent dans les BD du chat comme dans ces statues. Une façon de montrer que sous la légèreté du "philosophe un peu couillon", ainsi que Philippe Geluck désigne son personnage, se cachent des références autrement plus fines.
Aller plus loin
Comment j'ai dessiné le chat : La leçon de dessin de Philippe Geluck
- L'exposition : Le Chat déambule de Philippe Geluck du 26 mars au 6 juin avenue des Champs Elysées à Paris puis à Bruxelles avant d'intégrer en 2024 le nouveau Musée du chat.
- Le catalogue : Le Chat déambule de Philippe Geluck chez Casterman