Les ventes de véhicules électriques et hybrides ont explosé en 2020 d'après les chiffres publiés par l'Association des constructeurs européens (ACEA) aujourd'hui. Un marché supérieur aux achats de voitures essence ou diesel au quatrième trimestre l'an passé.
Le marché automobile européen est en berne depuis le début de la pandémie ; mais les ventes de voitures électriques et hybrides, elles vont bon train. Elles ont doublé en 2020 selon l'Association des constructeurs européens (ACEA). Au total, plus d'un million de ces véhicules ont été achetés l'an passé. Une croissance notamment portée par les milliards d'euros de subventions des gouvernements européens à leur achat. L'Allemagne offre ainsi 9 000 €, la France 12 000 € pour l'acquisition d'automobiles plus propres.
D'octobre à décembre 2020, le secteur a explosé : +217 % pour les électriques, +331 % pour les hybrides rechargeables et +105 % pour les hybrides non rechargeables. Il a ainsi dépassé les achats de voitures diesel et à essence au quatrième trimestre l'an passé. Ces dernières représentent néanmoins encore plus de 65% des parts du marché.
Un phénomène accentué par la pandémie selon les experts
La crise sanitaire a accéléré ce basculement du marché selon Éric Espérance, du cabinet Roland Roger : "Renault, PSA et Volkswagen avaient déjà prévu de faire la bascule sur leurs chaînes de montage. Une fois que les chaînes sont passées à l'électrique, vous avez intérêt à vendre le plus de véhicules possible." L'expert estime toutefois que le prix des électriques doit encore baisser pour qu'elles se généralisent. Des modèles à moins de 25 000 € devaient être construits par plusieurs marques bientôt. Autre frein à l'achat d'une voiture hybride : sa faible autonomie, alors que les bornes de rechargement publiques sont peu nombreuses. En juin dernier, le gouvernement français se fixait l'objectif de 100 000 bornes publiques d'ici fin 2021. Il en existe aujourd'hui environ 30 000 sur le territoire national.
D'ici là, les véhicules hybrides devraient donc rester la "solution transitoire" jusqu'en 2030 selon Éric Espérance. Ce qui ne veut pas dire que l'électrique et l'hybride seront moins tendances en France. Ces filières devraient continuer à y grimper de 30 % par an en moyenne et représenter un quart du marché en 2025 selon le cabinet Xerfi.