En raison des circonstances exceptionnelles liées au Covid 19, Boomerang vous propose de redécouvrir certains de ses plus beaux entretiens. Jour 10, voici l'auteur et illustrateur de livres pour enfants, Claude Ponti, que recevait Augustin Trapenard en décembre 2016.
Ses livres sont passés entre toutes les mains, petites et grandes, et sont jalousement archivés dans nos bibliothèques comme dans nos mémoires. Entre poussins farceurs, bancs mélancoliques et petites souris, il n'a jamais cessé d'interroger les mots. Claude Ponti était dans Boomerang. On parlait du langage, d'enfance, de blessure, et de féminicide. Un entretien bouleversant.
Le mot d'Augustin
Je me souviens d’un enfant. Qui ne tenait pas en place, qui chahutait Le Petit Prince, qui rigolait franchement quand on s’était mis à le décrire avec sa bouille bonhomme et ses sourcils broussailleux. Un étrange enfant de 70 ans, moins dissipé que lunaire, qui regardait le monde avec la certitude qu’il n’y était pas encore entré. Je me souviens que je lui avais parlé de ces parents qui ne comprenaient ses livres que lorsque les enfants les leur expliquaient - et qu’il se mettait volontiers du côté des enfants. Il savait la sagesse des poussins, des souris et des drôles de doudous. Il connaissait le monde des merles moqueurs et des bourdons farceurs. Il faisait à chaque instant le pari du merveilleux et de la douce folie. Je me souviens surtout qu’entre deux sourires, il disait tout ce que pendant longtemps, il n’avait pas pu dire.
La musique
Minnie Riperton - Loving you
Découvrez l'album "Ma vallée" de Claude Ponti, en accès gratuit pendant le confinement :
- ECOUTER | Claude Ponti : "Tout ce qui peut amener à fréquenter les profondeurs de nos propres émotions est intéressant" dans Remède à la mélancolie
- LIRE | Claude Ponti : "On assiste à un retour de livres un peu bêbêtes pour les enfants"
Tous les jours sur ses réseaux sociaux, le dessinateur publie des coloriages pour les enfants.