Le 10 avril 2019 avait eu lieu une découverte scientifique majeure : l'observation d'un trou noir. Pas une simulation, mais un trou noir bien réel, au cœur de la galaxie M87, à cinquante millions d'année-lumières de notre Planète bleue.
Il n'aura pas fallu moins de huit télescopes, une collaboration internationale et 200 chercheurs mobilisés pour pouvoir observer ce trou noir.
Les trous noirs sont des déchirures de l'espace-temps créé après l’effondrement d'un objet céleste sur son propre poids. Ce puits de gravité est si fort qu'il emprisonne la matière et la lumière passant à proximité. Tout ce qui franchit sa limite n'a pas d'espoir de retour, et cette sphère immatérielle d'un noir absolu ne peut se voir que par contraste sur fond lumineux.
C'est le gaz chaud qui s'enroule autour du trou noir avant d'être "avalé" qui permet de voir sa silhouette. Cette simple phrase cache des décennies de recherches.
Jean-Pierre Luminet a consacré trente ans à étudier les propriétés physiques des trous noirs et les phénomènes lumineux qu'ils induisent. Leurs rayonnements sont parmi les plus puissants de l'univers.
Deux sortes de trous noirs
Il existe deux sortes de trous noirs : les stellaires et les hypermassifs.
- Les stellaires sont le fruit de l'effondrement d'étoiles sur elles-mêmes.
Leur masse représente dix fois celle du Soleil et mesure 100 kilomètres de diamètre. Les plus proches sont à des milliers d'années-lumières. Ils sont hors d'atteinte de nos télescopes.
- Les hypermassifs portent bien leur nom : leur masse représente plusieurs milliards de fois celle du soleil.
Il en existe un dans chaque galaxie. C'est le cas de celui qui fut observé dans la galaxie M87. Sa masse représente six milliards de fois celle du Soleil et il fait 40 milliards de kilomètres de diamètre.
Sa photographie est semblable aux simulations réalisées il y a 40 ans par Jean-Pierre Luminet à partir des équations de la relativité générale.