Rencontre avec Charles, éleveur de brebis, qui a choisi de disparaître pour échapper à la société de contrôle et à la normalisation de l'agriculture.
Charles est éleveur de brebis en Bretagne. Comme un certain nombre d'éleveurs, il a refusé de se soumettre à la réglementation qui oblige, depuis 2010, les éleveurs ovins à apposer des boucles électroniques (RFID) à leurs animaux. Contrôles après contrôles, Charles a donc été déclaré en anomalie jusqu’à ce que l’administration le menace de saisir son troupeau. Il a alors décidé de disparaître avec ses bêtes et a réinstallé une petite économie paysanne, et clandestine.
Il fallait que je fasse un choix : soit j'arrêtais, soit je passais dans la clandestinité. C'est-à-dire que j'arrêtais de déclarer mon troupeau à l'administration, je le faisais virtuellement disparaître pour que l'administration n'en ai plus connaissance. C'est ce que j'ai fait, parce que je n'avais absolument pas envie d'arrêter mes relations avec mes bêtes.

Pour Charles, cette "disparition" s'inscrit dans un combat qu'il mène, avec d'autres éleveurs, contre l'industrialisation et la normalisation de l'agriculture.
Pour aller plus loin :
- L’appel du Collectif Faut Pas Pucer "Le vivant ne sera pas pucé"
- On achève bien les éleveurs. Résistances à l’industrialisation de l’élevage. Coordonné par Aude Vidal et illustré par Guillaume Trouillard, aux éditions L'échappée
- Le ménage des champs, chronique d’un éleveur au XXIème siècle, de Xavier Noulhianne, aux éditions du bout de la ville