Le combo, qui est au groupe de rock, ce que le quatuor est au violon, à savoir les quatre instruments de base (guitares, basse, batterie, claviers), est augmenté chez Breton par un petit ajout qui a son importance : Le diable, en musique plus qu’ailleurs, étant dans les détails, la moindre incartade sonique peut vous faire passer des hipsters barbus pour de vulgaires cachetoneurs de croisière Costa en moins de temps qu’il n’en faut pour dégoupiller une double croche. Ils ne sont ni Hipsters barbus, ni mercenaires de paquebot, et leur petite différence, à Breton, c’est l’ajout de textures venues de l’électro, de pizzicati de violons, ou du vibraphone de Lionel Hampton, qui nous emmène direct dans une bonbonnière sixties de Pigalle, ou dans un speak easy de La Havane, au choix…
Le chant élégamment doublé une octave en bas par une deuxième voix prend une densité nonchalante. Les anglais toujours furent des génies du collectif. La batterie fait des breaks toutes les mesures, entre psychédélisme 70 et flamboyances Zappatesques, tendance Franck, le riff de vibraphone à la Joe Jackson nous rappelle qu’aujourd’hui, le bon goût, c’est de puiser dans une banque sonore spatio-temporelle la plus large possible.Les orchestrations épiques décomplexées nous font découvrir les joies de l’intersectionnalité : Je peux être rocker, savant, musicien, aimer le contrepoint, et me régaler à mettre des sons à l’envers.
