Ce sont des chiffres qui disent toute l’horreur d’une situation. Les Nations-Unies estiment qu’il leur faudrait 13 milliards de dollars et près de sept dans l’immédiat pour subvenir, l’année prochaine, aux besoins les plus pressants des six millions de Syriens déplacés par la guerre à l’intérieur de leur pays et des deux millions d’autres qui ont trouvé refuge dans les Etats limitrophes. Cet argent ne rentre pas alors même que le prix du pain a augmenté de 500% en quelques mois dans plusieurs régions de la Syrie, que les forces du régime visent systématiquement les boulangeries et les convois alimentaires, que l’organisation de la famine est devenue une arme de guerre, que les médecins et infirmiers sont assassinés s’ils s’avisent de soigner des malades ou des blessés du mauvais côté de ce conflit, celui de l’insurrection, et que rien n’annonce une fin prochaine de ce bain de sang.