C’est d’abord un sujet politique. La multiplication des manifestations de tous ordres, les fractures qui se creusent dans la société, le pessimisme des Français à mettre en parallèle avec le dynamisme constaté dans d’autres pays ; tout cela est la conséquence des difficultés économiques dont on parle tous les jours. Mais aussi peut-on penser de la panne de leadership – du manque, à gauche comme à droite, de personnalités capables d’entraîner et de mobiliser. En tout cas, dans le domaine purement économique, on ne peut être que frappé ces derniers jours encore par ce phénomène, au niveau français, mais aussi européen et mondial. Si on regarde le niveau français, que voit-on ? Un président de la République dont, 21 mois après son élection, on commente encore le Verbe (avec un grand V) presque autant que ses actes. François Hollande est-il social-démocrate, social-libéral, socialiste, pro-entreprise, trop pro-entreprise, pas assez pro-entreprise ? Voilà le débat ! Sur les questions de société le souffle de l’Histoire (avec un grand H) passe indiscutablement, pour le meilleur ou pour le pire, selon les avis. En économie, l’histoire, s’écrit avec un petit h ! Rien de très fort ! Autre illustration du défaut de leadership : une fois, deux fois, dix fois ces dernières semaines, le gouvernement a promis la pause fiscale. Mais depuis 3 jours, les députés socialistes parlent de revenir sur la déductibilité de la CSG. En clair, ils veulent la soumettre à l’impôt sur le revenu… L’enjeu ? 10 milliards d’euros ! Que croire ? A quoi doit-on s’attendre pour l’après-municipales ? Quant à la droite, personne n’est capable de dire qui la représente et élabore des idées alternatives. Au total, difficile pour les acteurs économiques français ou internationaux, les ménages, les entreprises, de se déterminer.
Cette interrogation sur le leadership se constate aussi au niveau européen et international ?
