Un documentaire sur la chanteuse Britney Spears provoque une onde de choc médiatique.
La jeune femme s’est avérée le souffre-douleur d’une industrie jouant à plein la triple alliance de la starification, de l’hyper-sexualisation et de la surmédiatisation. Britney Spears abusivement maintenue sous tutelle par son père, certes, mais avant tout broyée par ses clips, machines à fantasmes masculins recyclant du stéréotype à tout va, et par les hordes de paparazzi qui l’ont traquée jusqu’au fin fond de la dépression. Le New York Times produit cette enquête d’une heure et dix minutes, mise en ligne sur les plateformes FX et Hulu aux États-Unis. Un documentaire qui, pour les médias américains, sonne comme un droit d’inventaire.
Le premier à réagir publiquement à ce travail sur Britney Spears est Justin Timberlake, son ancien petit copain, une immense pop star aujourd’hui, mais à l’époque nettement moins connu qu’elle. Vous entendez Cry Me A River, un titre où le chanteur laisse entendre qu’il a été trompé et plaqué par Britney. Les médias s’en sont montrés d’autant plus intrusifs avec la jeune femme, le public d’autant plus haineux. Justin Timberlake reconnait désormais avoir laissé faire. Ça faisait décoller sa carrière.
Et quitte à reconnaître qu’on n’a pas toujours été à la hauteur, Justin Timberlake en profite pour demander pardon à une autre chanteuse, Janet Jackson. Tous deux se produisaient, en 2004, à la mi-temps du Superbowl, devant 110 millions de téléspectateurs. A la fin du morceau, Justin Timberlake arracha un morceau du costume de scène de sa partenaire qui se retrouva un sein à l’air. Stupéfaction. Scandale. Janet Jackson fut brisée net par cet épisode. Là encore, Justin Timberlake ne s’est point montré solidaire. "J’ai bénéficié d’un système qui favorise la misogynie et le racisme", admet-il dans un post remarquablement tourné, publié sur Instagram. Britney Spears, Janet Jackson, deux femmes, dans le miroir déformant des médias qui se repaissent d’objets du désir puis n’ont de cesse de les salir.