pour son livre Iannis Xenakis, un père bouleversant paru chez Actes Sud et l'exposition de pastels et dessins à la Galerie Anne Clergue - Arles du 2 au 30 mai

Jeune homme ardent, sportif, passionné de mathématiques, de littérature et d’histoire grecque, volontiers bagarreur, d’une beauté renversante mais habité depuis son plus jeune âge par l’immense tristesse de l’enfant privé de mère, Iannis Xenakis se lança avec une bravoure inouïe dans la résistance.
D’abord contre les Allemands qui écrasaient la Grèce sous leurs bottes, puis contre les Anglais qui avaient entrepris de désarmer les combattants jugés trop proches des communistes.
Gravement blessé à la face, il perdit un œil et, condamné à mort, dut choisir l’exil.
Les mathématiques lui ouvrent le cabinet d’architecte de Le Corbusier à Paris, mais c’est à la musique que ses calculs le conduisent depuis toujours.
Il dit vouloir y faire entendre « les abîmes qui nous entourent et parmi lesquels nous vivons. »
Sa fille s’appelleMâkhi , un diminutif d’Andromaque, qui signifie bataille. Et des batailles, elle dut en mener. Tout d’abord contre ce père qui la voulait comme un prolongement de lui-même, incapable de la penser différente, lui refusant même de se présenter aux Beaux Arts où elle rêvait d’entrer.
Sa bataille, Mâkhi Xenakis l’a gagnée, devenue sculptrice, dessinatrice, écrivain, traçant seule sa voie, en dehors des institutions, mais en ayant croisé la route d’une bonne sorcière nommée Louise Bourgeois qui sut trouver les mots pour la libérer.
Aujourd’hui apaisée, devenue une artiste réputée, exposant dans le monde entier, ses œuvres achetées par musées et collectionneurs, Mâkhi Xenakis publie un magnifique portrait de ce « Père bouleversant » qui fut le sien.
Son livre, nourri par les photos, les lettres, les dessins, les notes de Iannis, nous permet de mieux comprendre cette musique, passionnante mais pas toujours facile d’accès.
Mâkhi Xenakis est, ce soir, l’invitée de l’Humeur Vagabonde
Les prochaines exposition de Mâkhi Xenakis
Le reportage de Léa Minod
Robert Manthoulis était enfant pendant la deuxième guerre mondiale à Athènes. Quelques années de moins que Iannis Xenakis qu'il a pourtant croisé, de l'admiration plein les yeux.
Aujourd'hui, le cinéaste grec se souvient d'Athènes, de cette époque sombre qui lui inspirera l'un de ses premiers films Haut les mains, Hitler, en 1960. Avant que les colonels n'assombrissent d'avantage la ville, avant de faire le choix de partir en France. Lutter et faire du cinéma.
Aujourd'hui Athènes est bruyante, polluée. Pourtant quelques ambiances restent inchangées, intemporelles.
Comme ce marché couvert rue Athinas, ou comme le frottement des bottes à l'heure de la relève de la garde, et que l'on entend en filigrane, sous la voix de Robert Manthoulis.
Les archives de l'INA et les extraits sonores diffusés ce soir
Iannis Xenakis :Pourquoi la musique ?
Archive INA « Le bon plaisir » 19/10/1985- France Culture
Puis, à la fin de sa vie : »Je veux garder une sorte d’irresponsabilité, de naïveté devant ce que je fais »
(date ? référence ?) diffusé dans « Les greniers de la mémoire » 01.07.2001 -France Musique (Archive INA)
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Iannis Xenakis :Son nom , originaire de Crète , signifie « gentil étranger »
Archive INA « Euphonia » 20/11/1989 -France Culture Jeanne- Martine Vacher
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Iannis Xenakis :Il évoque sa blessure lors de combats contre les anglais
Archive INA « Musique pour demain » 30/01/1998- France Culture
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======= EXTRAIT MUSICAL : Metastasis - pour 60 musiciens - albumAlpha et Omega de Iannis Xenakis - Hans Rosbaud , chef Orchestre Symphonique de la Radio de Baden-Baden- label : Universal Music (2012)
Iannis Xenakis : Les bruits entendus pendant la guerre, quand il était résistant, étaient « un phénomène musical » __
Archive INA « Paradoxes » 19/05/1970 -France culture
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Iannis Xenakis :Son amour pour la nature, la Grèce
Archive INA « La Main Ouverte : Portrait de Iannis Xenakis » 04/01/1977
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Hélène Ahrweiler : Evocation de Mâkhi Xenakis quand elle était bébé et de la musique de Iannis Xenakis
Archive INA « Le bon plaisir » 19/10/1985 - France culture
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Iannis Xenakis à la fin de sa vie : Il faut cultiver constamment le regard neuf, être constamment un immigré dans tout
(Date ? référence ?)diffusé dans « Les greniers de la mémoire » 01.07.2001 France musique
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