Invité en 1979 à parler aux élèves du grand trompettiste Maurice André, dans une salle du conservatoire national à Paris, Dizzie Gillespie a joyeusement décoiffé les sommités qui s’y pressaient, avec sa manière imagée d’expliquer son style. On imagine volontiers les sourires pincés de ceux pour qui, hors le classique, ne pouvait exister que la musique de sauvages. Le jazz, musique de sauvages, en effet, qui charrie dans ses veines l’Afrique et le Sud américain, l’alcool et la drogue, la douleur et le bonheur de vivre, la guerre et l’amour, le blues et Jean Sébastien.
Quelle chance qu’un de ses professeurs au Conservatoire ait déconseillé à Ibrahim Maalouf de poursuivre dans le classique sa carrière de trompettiste. Car ce jour-là tous les répertoires sont devenus les siens. Le classique, bien sûr et la musique arabe, le jazz, l’électro, le pop et le rock. Avec ses amis musiciens et chanteurs, Vincent Segal, Sting, Lhasa, Delerm, Piers Faccini et beaucoup d’autres, il va parcourir les scènes du monde et découvrir son propre chemin. En 2007 il édite lui-même son premier album, Diasporas, suivi en 2009 de Diachronism. Diagnostic, qui conclut cette trilogie vient de paraître sous son label Mister Productions.
Concerts : le 20 janvier à La Cigale à paris, le 22 janvier à Saint Etienne, le 26 janvier à Ramonville Saint Agne, le 28 janvier à Perpignan
Le reportage de Martine Abat : les papis du Chaâbi et El Gusto