Commissaire de l'exposition "Raphaël, les dernières années" au Louvre jusqu'au 14 janvier
Catalogue coédité Louvre/Hazan
Raphael ou le goût du bonheur ? L’historien d’art Jean-Pierre Cuzin, qui exerça longtemps au Louvre, rappelle à juste titre qu’après trois siècles, la gloire du maître d’Urbino pâlit injustement alors que les préraphaélites, et les impressionnistes devenaient à la mode. Bizarrement, ce sont les surréalistes qui l’ont sorti de la pénombre où il languissait. Et les critiques se sont soudain avisés que Raphaël n’avait pas peint toute sa vie que de monumentales et ravissantes madones à l’enfant. Ses portraits, intimes et puissants, où une expressivité nouvelle apparaissait, méritaient d’être remis en pleine lumière.

Ce que fait une très belle exposition, à voir au Louvre jusqu’au 14 janvier, consacrée aux dernières années de Raphaël, passées à Rome entre 1513 et sa mort en 1520. L’artiste, à la tête d’un atelier d’une cinquantaine d’élèves et de collaborateurs, travaille alors à l’aménagement des galeries et appartements pontificaux. Mais il réalise aussi des tableaux plus petits, religieux pour de riches particuliers, ou portraits d’amis et de notables. L’exposition, montée en partenariat avec le musée du Prado à Madrid, montre ces dernières œuvres réalisées avec le concours de deux de ses meilleurs élèves, Giulio Romano et Gian Francesco Penni, qui termineront les commandes en cours après sa disparition. Intéressant exercice que de tenter de distinguer ce qui pourrait revenir à l’un ou aux autres...
Le reportage de Laura El Makki:

Rencontre avec Cécile Beuzelin, co-commissaire de l'exposition 'Raphael les dernières années' au Louvre, et auteur de 'Comment parler de Raphael aux enfants' , éd. Le Baron perché, 2012