pour leur ouvrage Ma mère ne m'a jamais donné la main paru aux éditions Le Bec en l'air

Une maison abandonnée dans un vaste jardin laissé en friche où la nature a dévoré les traces de la main de l’homme.
Des fenêtres béantes, des trous dans le toit, des portes arrachées, des marches qui ne mènent plus nulle part. Des lianes et des herbes folles y sont à l’œuvre pour achever le travail des pillards.
Des oiseaux nichent dans les cheminées par lesquelles le vent et la poussière s’engouffrent.
Qu’il s’agisse d’un texte ou d’une série de photos, toute histoire qui commence ainsi réveille, quel que soit notre âge, notre âme d’enfant.
Rien de plus fascinant, pour qui n’a pas perdu le goût du « il était une fois », que d’inventer les vies, les drames, les rencontres qui se sont déroulés sous ces plafonds dorénavant percés. Un plancher grince, une porte claque, et les fantômes sont là. Il suffit alors de leur prêter l’oreille…
Francis Jolly a photographié,Thierry Magnier a écrit, le livre, publié aux éditions du Bec en l’air, s’intitule Ma mère ne m’a jamais donné la main , hommage revendiqué à Violette Leduc.
Le récit du narrateur, de retour dans sa maison d’enfance, sur une terre abandonnée depuis vingt ans à la suite d’ « évènements » sanglants, reste allusif, comme englué dans un cauchemar.
Il a vécu ici avec sa mère, indifférente, et sa sœur jumelle, qui le menait par le bout du nez. Son père, qu’il vénérait, est mort en chutant dans l’escalier. Accident ou crime ?
Depuis il vit seul, devenu reporter-photographe, sans plus de contact avec sa famille. Rien ne sera éclairci, vraiment avoué. Au lecteur, dont le regard s’engouffre et se perd dans les superbes photos qui ponctuent le texte, de remplir, ou pas, les blancs.
Thierry Magnier, éditeur de livres jeunesse, signe ici son deuxième roman pour adultes.
Francis Jolly, photographe, directeur-adjoint de la Maison du geste et de l’Image , professeur à l’école d’arts graphiques de Paris, sont, ce soir, les invités de l’Humeur Vagabonde
Maison d’édition le bec en l’air Editions Thierry Magnier
Archives diffusées pendant l'émission
Violette Leduc : « Ma mère ne m’a jamais donné la main »
ARCHIVE INA « Radioscopie » 25.04.1970
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Marguerite Duras évoque ses conversations avec les enfants
ARCHIVE INA « Enfances » 02.04.1967
Le reportage de Jérôme Sandlarz
Des Français... Identités, territoires de l'intime
Un ouvrage et une installation vidéo signéeDenis Rouvre et présentée au Life, dans la base sous-marine de Saint-Nazaire, jusqu'au 15 mars 2015
Depuis une vingtaine d'années, Denis Rouvre parcourt le monde pour photographier ceux qu'il appelle ses héros contemporains : lutteurs sénégalais, sumos japonais, sadhus des bords du Gange, Kanaks ou encore survivants du tsunami.
Pour son dernier projet, Des Français... Identités, territoires de l'intime , Denis Rouvre a sillonné la France à la rencontre de centaines d'anonymes, femmes et hommes, certains, Français de souche depuis des générations, d'autres, récemment enracinés, qu'il a interviewés et photographiés.

De ces nombreuses rencontres, il a finalement retenu 80 portraits.
A chacun il a demandé de définir son identité et ce que signifiait être français.
De leurs paroles plurielles qui évoquent la filiation, les lieux vécus, l’entourage, le faciès, les idéaux, le rapport au monde... IL a tiré un ouvrage et propose une installation vidéo monumentale, où voix et photos s'entremêlent pour offrir une vision de la France politico-poétique qui dépasse les seules frontières du pays.
La vidéo de l'oeuvre est disponible sur le site Internet de Denis Rouvre :
Durée 35 minutes
L'ouvrage Des Français... Identités, territoires de l'intime de Denis Rouvre - Somogy Editions d'art - 2014

Life - sa lle
Base des sous-marins, Alvéole 14
Boulevard de la Légion d'Honneur
Saint-Nazaire