Leopoldina Pallotta della Torre et René de Ceccatty sont ce soir les invités de L'Humeur Vagabonde pour "La passion suspendue, entretiens avec Marguerite Duras" , parue au Seuil le 3 janvier 2013 .

Un écrivain et rien d’autre…En 1984, interrogée par Marianne Alphant pour France Culture, Marguerite Duras revendique cet unique qualificatif pour se définir. Ajoutant drôlement que tous les « accidents de la vie », dans lesquels elle entasse à l’évidence les enfants, les hommes, tout comme, sûrement, l’alcool, les maladies, ou les combats politiques, n’auront été que des combustibles nécessaires à l’alimentation de cette passion dévorante qui l’aura occupée toute sa vie. Ecrire. Elle en parlait très bien d’ailleurs, pour elle comme pour les autres, avec ce mélange inimitable d’intelligence, de malice, de vanité et de méchanceté enfantine qui était son style.
Lire des inédits de Duras, quel bonheur ! Plus de vingt ans après leur parution en Italie, ses entretiens avec la journaliste Leopoldina Pallotta della Torre sortent enfin en France sous le titre « la Passion suspendue », grâce à l’obstination de l’écrivain René de Ceccatty qui les a traduits pour les éditions du Seuil. Réalisés entre 1987 et 1989, ces entretiens nous donnent à réentendre la voix si particulière de Duras et c’est comme reprendre le fil d’une conversation interrompue. Comme l’a écrit Philippe Lançon, dans Libération « ils ne sont pas remarquables parce que Duras a raison ou tort, mais parce que tout ce qu’elle dit oblige à réagir, à penser. » On ne saurait mieux dire.
Résumé du livre
Entre 1987 et 1989, après le succès foudroyant de L'Amant qui fait d'elle un écrivain mondialement reconnu, Marguerite Duras se confie en toute liberté à une jeune journaliste italienne sur sa vie, son oeuvre, son obscurité, puis sa gloire, la politique, la passion. Ce dialogue, publié une seule fois en langue italienne, avait disparu, ignoré des admirateurs de Duras qui vont ici réentendre sa voix.
Traduit de l'italien et annoté par René de Ceccatty
Avec le reportage de Judith Soussan
En 1950, Duras acheta, avec les droits d'auteur d'Un barrage contre le Pacifique , une maison ancienne à Neauphle-le-Château, dans les Yvelines. Elle y tourna trois de ses films, y écrivit beaucoup. Et en parla magnifiquement, dans La vie matérielle notamment.

Avec des extraits du film Les lieux de Marguerite Duras (1976)Et des passages lus de La vie matérielle (Gallimard, 1987)Le livre de Michelle Porte Les lieux de Marguerite Duras, réalisé à partir des entretiens faits pour le film, est paru en 1977 aux éditions de Minuit.