Le médecin et cinéaste Thomas Lilti adapte son film “Hippocrate” à la télévision.
Filmer le médecin et filmer la médecine, ce n’est pas la même chose.
Du travail des frères Lilti, scénaristes et cinéastes, émanent une remarquable tension entre les deux, les hommes et le système. On peut dire la vaillance des uns et les vertus de l’autre. Tant mieux.
Mais lorsqu’il faut affronter les manquements, alors on se trouve face à une question insupportable. Qui faut-il condamner le soignant ou l’hôpital ? L’humain, ses limites, ses aveuglements, ses mensonges à lui-même et aux autres ou l’institution, ses jeux de pouvoirs, ses tabous, ses lacunes ?
En médecine, la faute est-elle individuelle ou collective ? La morale a-t-elle sa place dans une machine que nous voulons tous continuer de voir fonctionner ?
Hippocrate était un film. C’est devenu une série en huit épisodes. Ça laisse plus de place au doute, plus de place au dilemme.