
Bien avant que Gorbatchev, ultime leader de l'URSS, ne se résolve à quitter les derniers bureaux qui lui restaient au Kremlin, les présidents des républiques-clés de l'Union - Russie, Ukraine, Biélorussie- lui avaient signifié son congé. C'était le 8 décembre 1991. "L'URSS, déclaraient-ils, a cessé d'exister en tant que réalité géopolitique et sujet de droit international".
Tout récemment, Poutine vient de prolonger cette déclaration. Il a osé se demander si l'Union avait été si utile comme sujet historique : sans les républiques confédérées, a-t-il lâché, la Russie seule aurait pu remporter la Seconde Guerre.
Il n'y a pas si longtemps, il répétait pourtant que celui qui ne regrettait pas l'URSS n'avait pas de cœur. Il privilégie son autre proposition : celui qui souhaite son retour n'a pas de tête. Vingt ans après, il serait vain d'en porter le deuil.