Comment ça va à l'Elysée ? « C'est un marécage (…) tout le monde se bouffe le nez (…) Quand on se croise dans un couloir, on glisse simplement ‘’Ca va ?’’ C'est une façon de sonder l'autre, est-ce qu'il va aussi mal que nous ? ».
Et à Matignon, c'est la forme ? On a le soutient du gouvernement ? « Le travail de sape est quasi permanent (…) Tout le monde y va de son petit coup de dague. »
Au Quai d'Orsay, Laurent Fabius, zen en ce début d'hiver ? « Fabius est sur un registre où il ne supporte plus Jean-Marc Ayrault. Cela devient une réaction épidermique ».
Bon… Vincent Peillon, les 60.000 postes, l'Education comme priorité du gouvernement, tout va bien ? « Je suis sur un toboggan ».
C'est reparti ! Dans L'Express , Le Monde , Libération , la grande machine des « off » tourne à nouveau. Les « off », ces confidences de conseillers, de ministres anonymes, de proches de, ces règlements de compte par voie de presse...
Il y aura eu un mois de répit. Le temps que la grande remise à plat fiscale de Jean-Marc Ayrault s'enlise. « Comment Ayrault a raté son putsch », récit détaillé (et plein de off) dans Libération ce matin. Selon le journal, le Premier Ministre a d’ores et déjà échoué dans sa reprise en main de Bercy et de l'administration des finances. Et le grand soir fiscal s'éloigne. Simple projet, la remise à plat des impôts perd de sa substance jour après jour au fil des arbitrages et des déclarations. Le projet serait réduit à une réforme des niches, un élargissement de l'assiette de la CSG et une réforme de l'impôt sur les sociétés. Le président, écrit le journal, semble mettre de côté la fusion entre l'impôt sur le revenu et la CSG et le prélèvement à la source.
Alors comment ça va ? Colère d'un collaborateur du président. « Ceux qui se plaignent sont des chouineurs. S'ils ne sont pas contents, ils n'ont qu'à s'enfermer dans les chiottes et pousser un grand cri. »
Tout reste à faire également en Afrique du Sud
Après les belles images, les grandes déclarations de ces derniers jours à propos de Nelson Mandela, retour à l'Afrique du Sud d’aujourd'hui et sur le terrain dans L'Humanité . « Il reste tant à faire », titre le journal. Reportage de Pierre Barbancey dans une township près de Soweto
Elle s'appelle Bekkersdal. Des mines d'or alentour, mais à Bekkersdal, les égouts débordent. Les quelques rues goudronnées sont défoncées… Amoncellement de détritus. Ici, écrit le reporter, « le père Noël est vraiment une ordure ». Les gamins jouent dans un terrain vague. Un tuyau en plastique devient un fusil, une bouteille un kaléidoscope. « Ici ca pue la pauvreté, dit l'un des membres du comité de résidents. Nous marchons sur un sol qui renferme de l'or et du cobalt mais nous avons les pieds dans la merde. »
Cette township, c'est le visage de l'Afrique du Sud que l'on a peut être oublié. Les inégalités, le chômage, l’alcoolisme, la violence aussi. De violentes manifestations ont éclaté en octobre à Bekkersdal. La police a tiré : un mort. Le calme n'est revenu qu'en apparence.
Témoignage d'un habitant : ‘Nous ne sommes pas libérés de la pauvreté et de l'exploitation. Avant l'élection de Mandela, ma mère était bonne chez des blancs. Elle l'est toujours. »