On remonte les âges de métaux jusqu'au néolithique, au moins, pour mieux comprendre les liens entre mouvements de population et innovations technologiques.
Evelyne Heyer est professeure d'anthropologie génétique au Muséum national d'histoire naturelle (MNHN) ; elle travaille aussi au Musée de l'Homme, et est commissaire de l’exposition Nous et les autres - Des préjugés au racisme qui s'y tient à Paris jusqu’au 8 janvier 2018.
Elle commente une publication qui vient de paraître dans la revue PNAS, sur la mobilité des populations en Europe du néolithique à l'âge de bronze. Elle explique au micro d'Agnès Faivre :
Il y a deux facteurs qui font que deux populations vont devenir différentes d'un point de vue génétique :
- le temps
- l'espace
L'intérêt de cette nouvelle méthode utilisée par les chercheurs de l'Université de Cambridge, c'est d'arriver avec travailler avec ces deux paramètres à la fois, grâce à des échantillons d'ADN ancien, et de comparer des populations qui existent à différents moments de l'Histoire avec des populations qui existent dans différents lieux dans l'Histoire.
Les chercheurs ont observé une augmentation des migrations au moment du Néolithique (vers - 8000 ans), c'est à dire au moment de l'arrivée de l'agriculture, venue du Moyen-Orient et de l'Anatolie : les populations échangent plus entre elles.
Autre pic de migrations : l'âge du Bronze (vers - 4500 ans) où des populations venant de l'Eurasie sont venues en Europe ; c'est le moment où on voit arriver les cavaliers. L'âge des transports !