Moi aussi j’ai parfois du mal à trancher quand il s’agit de décider du thème de ma chronique. J’ai hésité.

D’abord, j’ai constaté que pour lutter contre le froid, quelques milliers de Français aiment toujours autant se tenir chaud dans une bonne manif. Il y avait encore l’embarras du choix ce week-end. Mais ce n’est pas le sujet que j’ai choisi, parce que je trouve que ça commence un peu à tourner en rond, à Carhaix. Et puis celle de Mélenchon, c’était pas le raz-de-marée, vu le comptage, il s’est cru à Kiev.
Et l’autre sujet qui me tendait les bras, me permet de rendre un hommage, et ça n’est pas si souvent dans cette séquence. Laissez-moi rendre hommage à une femme courageuse, celle qui ce week-end, a repris la tête d’Europe Ecologie Les Verts. Emmanuelle Cosse, vous êtes intrépide (ou alors complètement inconsciente…).
Je me surprends moi-même à m’intéresser au congrès des Verts. Il faut dire que c’est la seule élection où un écologiste fait plus de 2%. Ca mérite qu’on lui porte un peu d’attention et d’encouragement... Même si le lendemain, c’est comme après une grosse biture, on a déjà oublié son nom.
Donc je vous le rappelle, Emmanuelle Cosse, oui, retenez-le bien, puisque c’est la prochaine qui claquera la porte d’EELV qui est un parti… comment dire… Un parti, dix qui le suivent.
Cohn-Bendit, Hulot, Mamère, Voynet : ils sont de moins en moins nombreux chez les Verts, et ils parviennent quand même à déposer 3 motions différentes, et 7 sous-motions, pour n’en retenir qu’une seule. C’est aussi ça, le tri sélectif.
Il y a tellement de courants chez EELV qu’ils ont mis en péril la vie du saumon de Norvège, qui ne parvient plus à retrouver le chemin de sa migration.
On pourra toujours regretter le manque de figures emblématiques dans ce parti, autant on ne pas reprocher à des écologistes de ne pas avoir de poids lourds.
Sauf une, qui est complètement à la masse : Eva Joly qui a baptisé son courant LOVE, l’acronyme de « Là où va l’écologie » : dans le mur Eva!
C’est difficile de trouver une personnalité très charismatique et fédératrice chez les Verts. Sincèrement, je ne vois personne, à part Shrek.
Nul doute qu’Emmanuelle Cosse finira par imposer son nom dans le paysage politique français. Pour l’instant, François Hollande l’appelle encore « la nouvelle chieuse au royaume des emmerdeurs », mais il va s’habituer.
Et puis une femme secrétaire nationale d’un parti, c’est très bien. On la décrit comme « femme à poigne », c’est un peu comme si on nous disait qu’un homme politique est « sensible et délicat ». Mais elle l’a bien cherché aussi, puisqu’elle souligne qu’elle aime le rugby. Ca sent la nana qui n’hésite pas à aller au contact. En tous cas, comme au tiercé, elle a su jouer bien Placé.
A 25 ans, elle dirigeait Actup, tout en étant hétéro et séronégative; ça, c’est un peu comme lorsqu’il y a un G20 avec les grands de ce monde et qu’on y envoie un homme en talonnettes.
Cette entrée dans le monde politique, ça fait penser au bal des débutantes, qui avait lieu ce week-end. Une belle illustration des ravages de la consanguinité en robe du soir.
Un péril qui ne menace pas le parti écolo, puisqu’ils sont ouverts… aux autres, à un tas de sensibilités politiques différentes.