Ce matin, au 25 ème jour de grève à Radio France, nous recevons la présidente, Sibyle Veil, accompagnée de son directeur de la communication…
C: Bonjour. Bonjour à toutes et à tous. Si je suis venue ici ce matin, c'est avant tout pour rassurer les employés de Radio France…
G: Voilààà ça démarre bien ça !
C: Rappeler que je suis évidemment ouverte au dialogue…
G: Parfait…
C: Et que d’ailleurs, le temps est venu des négociations.
G : Bien c’est super Sibyle !
C : Alors ? Qui est-ce qu’on dégage autour de cette table ?
G: Whop hop hop hop ! Ouh la ! Ça va un peu vite…
C: Vous avez vu combien ils sont ? Ils sont tellement entassés qu’il y a même le comptable qui bosse avec eux dans le studio !
G: Non, non ! C’est pas le comptable, c'est Dominique Seux !
C: Ah d’accord !
G: En plus c'est notre seul appui ici, faites gaffe de ne pas le vexer…
C: Ah bon ? Lui aussi il veut virer des gens ?
G: Oui plein ! Tous les matins il dit qu’il y a trop de fonctionnaires, il est contre la dépense d’argent public !
C: Ah d’accord… Mais il est payé comment ici ?
G: Euuuuh… Avec de l'argent public… Mais c'est pas la question. Sibyle concentrez-vous. Sur le plan de départ.
C: Oui, alors… Comprenez bien que dans une radio, il y a des moments de grâce,
G : C’est bien ça…
C : Et des moments où on dégraisse…
G: Noooon ! Dites plutôt « on réorganise »… Et on ne dit pas « on dégage », on parle de « départs volontaires »
C : Ah oui, comme Guy Lagache… ça aura été le premier « départ volontaire » hahaha
G : Hahaha… Voilà, plus que 298 du coup !
C: Tiens d'ailleurs c'est qui ces deux personnes derrière la vitre qui nous regardent à rien faire ?
Sirène
G: Oulà non, vous les avez fâchés là ! Faites gaffe, c'est des techniciens, ils sont tous à la CGT !
C : Oula oui, je vois…La CGT, je connais. J’ai moi même un cousin alcoolique.
G : Non mais ne dites pas ça, ils ont les manettes…
C : Oui… C’est un petit peu les cheminots de la radio…
G : Oui c'est ça. (chuchotant) Il parait qu'ils partent à la retraite à 35 ans... Mais faut se méfier : à tout moment ils peuvent balancer un morceau d'Eddy de Pretto !
C: Oh mon Dieu, ils sont dangereux. De toute façon nous sommes déterminés et nous avons le soutien du ministre de la culture. Attendez… Rappelez-moi qui c’est ?
G : Oui je sais plus…
C : Attendez j’appelle Manu il va me dire !
G : Non on ne va pas appeler le président de la République !!
C : Hé ho ça va on est de la même promo, on s’est torchés au Malibu ananas ensemble quand on avait 20 ans !! Je peux appeler Manu !
G : Non Sybile. Concentrez-vous sur le plan.
C : Oui, oui, oui !! Le plan. Il est simple : Pousser les gens à bout, pour qu’ils se cassent d’eux même, ou qu’ils fassent des burn out !!
G : Nooooon !! Sybiiiiiile !! Qu’est-ce qu’on a dit !?
C : Quoi ?
G : C’est l’autre fiche !
C : Ah oui pardon. Le plan il est simple : Opter pour un business model transmédia qui prend en compte l’implication des acteurs de la transition globale vers la radio du futur.
G : Et bah voilààààà !! Et pour conclure, n’oubliez pas l’essentiel : Montrez que vous ne lâchez rien !
C : Oui, comme dans les manifs : (Chante) Je ne lâche rien / Je ne lâche rien / Je ne lâââche rieeeeen (j’adore, j’me prends au jeu !) Je ne lâche rien… Oh ça me fait des choses dans le bas du dos !! ad lib…