Dépêchons-nous, mes frères et soeurs, j’ai entendu parler d’une petite rave dans une abbaye cistercienne. Deux créatures pécheresses s’apprêtent à prononcer leurs vœux. Précisions : l’organiste a un collier à clous, le curé du rouge à lèvres.
« Auf Wiedersehen » le clip et la chanson réunissent deux âmes qui disent « non » : Rebeka Warrior et Clara Pallone. L’une est poétesse nocturne et agitatrice musicale, l’autre violoniste baroque.
Ensemble elles forment un duo onirique et radical « Mansfield Tya ».
Comment faire le deuil d’une histoire ? On lui érige un « monument ordinaire » ! C’est le titre du nouvel album de Mansfield Tya. Formation atypique, férue de poésie sonore, de techno hardcore et de musiques savantes. Il y a 5 ans, sur leur album « Corpo Inferno », elles avaient composé cet hymne à la fois festif et crépusculaire.
C’était la période « bleue-lagon/rouge sang » … Place à la période "noir/noir de gris", dans « Monument ordinaire » on enterre quand même un amour perdu !
« Le parfum des vautours » ressemble à la fois à un poème et une prière, une fresque et un requiem. C’est comme si Rebeka Warrior (qui a été formée aux Beaux-Arts) et la violoniste Carla Pallone, inventaient un corpus sacré pour profanes.
A défaut de lancer une nouvelle religion, Rebeka Warrior lance un nouveau label « Warrior Records ». Trans-féministe et antiraciste. Objectif : redonner à la musique sa vocation première « faire danser, penser, fédérer, pleurer et s’aimer ».
Sombre et « dur à Queer » (pour reprendre une formule du journal Libération) l’univers de Mansfield TYA n’en est pas moins magique. Capable de changer les grenouilles de bénitiers en arc en ciel !
Monument Ordinaire de Mansfield. TYA, sortira sur le label « Warriorecords » le 19 février prochain.