De l’affaire Weinstein à Matzneff, ce soir, nous donnons la parole à celles qui ont pu briser les tabous sur les violences sexuelles. Et on se demande si être femme de pouvoir est la condition sine qua none pour être entendue…
Il y avait eu le séisme Weinstein il y a plus de deux ans maintenant, qui avait libéré la parole sur les violences faites aux femmes dans le milieu du cinéma – onde de choc qui avait percuté le monde entier, ensuite, sous l’égide du hashtag #MeToo. Et son procès, ultra-médiatisé, qui s’ouvre cette semaine aux Etats-Unis.
En France, plus récemment, on a entendu Adèle Haenel raconter les violences subies de la part du réalisateur Christophe Ruggia. Et ce mois-ci, la publication du récit de Vanessa Springora, Le Consentement, qui fait la lumière sur les agissements de l’écrivain Gabriel Matzneff envers de très jeunes filles.
Ces femmes, elles ont été entendues. Elles ont été crues. Et en conséquence, les auteurs des violences à leur égard ont été fustigés, écartés de la sphère publique. Ruggia radié de la Société des Réalisateurs, Matzneff retiré des étagères de librairies, renié par Gallimard. Et la justice se saisit de leur récit, comme c’est le cas pour Adèle Haenel, sans même qu’elle ait déposé plainte.
Mais ces femmes, ce sont aussi des femmes de pouvoir, renommées dans leur milieu respectif. Des femmes puissantes, en somme. Adèle Haenel disait « parler pour celles qui n’ont pas de voix »…
Alors oui, la parole s’est libérée. Mais est-elle aussi bien entendue pour toutes les femmes, quel que soit leur statut ? Toutes les femmes sont-elles sur un pied d’égalité lorsqu’elles témoignent de violences subies ?
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