Face à la fermeture de nombreuses stations essence en zone rurale, certains maires ont choisi de faire de l'accès au carburant un service public. C'est le cas en Haute-Vienne, dans le Limousin.
Sur les bords de la départementale 901, quand on entre sur la commune de Coussac-Bonneval (Haute-Vienne), on peut apercevoir deux pompes automatiques et un panneau aux chiffres digitaux rouges : ils affichent les prix du sans plomb et du gasoil. Mais ici, il n'y a pas de marque de groupe pétrolier, seulement les armoiries du village et de la communauté de communes.

La station-service de Coussac-Bonneval (1.350 habitants) était une promesse de campagne de Philippe Sudrat, élu en 2014. Elle a ouvert en octobre 2016. Et rapidement, les habitants y ont pris leurs habitudes. Pour équilibrer les comptes, la commune devait vendre 20.000 litres par mois : il s'en vend désormais 55.000.

Les prix sont en moyenne trois centimes plus chers que dans la grande distribution. Mais avec une bonne vingtaine de kilomètres de moins à faire pour aller faire le plein, les habitants s'y retrouvent.
Une gestion communale
La gestion de la station-service se fait en mairie, grâce à un logiciel qui permet de se connecter à distance, et de suivre en temps réel ce qu'il se passe aux deux pompes. Isabelle, agent administratif, peut ainsi vérifier les stocks de carburant, les éventuels problèmes en station.
Pour la livraison de carburant, la commune a passé un appel d'offres, et quand il faut remplir les cuves, elle regarde les prix proposés par les distributeurs qui ont répondu à cet appel d'offre.
Pour l'entretien de la station-essence, des agents des services techniques passent tous les jours faire un peu de nettoyage. La mairie de Coussac-Bonneval a également passé un contrat d'assistance avec l'entreprise qui a monté les pompes, en cas de problème technique plus important.

A 50 kilomètres, le même modèle de station-service
La commune de Saint-Laurent-sur-Gorre (Haute-Vienne) a fait le même choix que Coussac-Bonneval, avec la même gestion et pour les mêmes raisons. Une station-service à gestion communale est ainsi sortie de terre au printemps 2018.
"La station-service permet de désenclaver la commune, le territoire, et de redonner du dynamisme aux commerces du bourg". Alain Blond, maire de Saint-Laurent-sur-Gorre.

L'Etat, la région et le département ont financé à 50% ce projet à 320.000 euros. Le maire, Alain Blond, ne compte pas s'arrêter là : une borne de recharge électrique est installée en octobre dans le bourg, puis à terme, une autre le sera à côté de la station-service.
Par ailleurs, deux autres stations services municipales devraient bientôt voir le jour en Haute-Vienne.