L’atmosphère a changé à Biarritz. En attendant l'arrivée des chefs d'État des sept premières puissances mondiales, la ville s'est vidée d'une partie de ses touristes et de ses habitants. Depuis cette nuit, le centre-ville est totalement bouclé. Le niveau de sécurité est maximal.
De grandes bâches noires cachent l'avenue, face au mythique hôtel du Palais, qui s'apprête à accueillir les chefs d'État. Infirmière libérale, Annie repère les lieux avant que tout soit fermé. Exceptionnellement, elle dormira à Biarritz pendant les quatre jours du sommet du G7. "Cela doit me permettre d'aller chez mes patients assez tôt, même si on leur a bien dit qu'il y avait des chances qu'on ne puisse pas passer. À un patient diabétique, on lui a par exemple appris à faire sa propre insuline".
Annie travaille dans la zone rouge, la plus sécurisée, qui s'est vidée de ses voitures cette nuit. "Vélo et trottinettes interdits", peut-on lire sur les panneaux. Elle a donc choisi de se déplacer en skateboard.

Avant que la grande plage ne soit fermée, nous retrouvons Florian, qui tient une boutique de prêt-à-porter et de souvenirs sous le casino. "Cela fait plusieurs jours qu'on appelle un numéro spécial et qu'on nous dit que nos badges ne sont pas prêts. Si ça continue comme ça, nous serons obligés d'être fermés pendant quatre jours", déplore-t-il.

Les forces nautiques des CRS nous emmènent au large, sur leur zodiac. "Ça va être la zone d'interdiction, du phare de Biarritz à la pointe de la Vierge, jusqu'à 1 400 mètres au large", détaille l'un d'eux. Les CRS du Capitaine Tartaglino patrouillent par trois zodiacs, de jour comme de nuit. Une unité armée assure la sécurité des plongeurs. Eux secourent les personnes ou inspectent les coques des navires

À 30 km de là, il y a la frontière espagnole et ses barrages filtrants, comme au pont de Béhobie. "On fait un contrôle de toutes les personnes qui se présentent au point frontière, en utilisant les fichiers à notre disposition, ceux de la police nationale et de la police européenne. Quand les personnes sont signalées, on applique la procédure adéquate", explique le commandant Denis Gomez, de la police aux frontières.
Dans un camion, un analyste de la PAF examine de faux papiers. Les policiers espagnols surveillent également leur frontière.
