C’est l’une des grandes plumes du New York Times, elle excelle dans un registre très personnel, entre l’éditorial et la chronique de l’époque.
Quatre-vingts secondes ce matin sur l’article cruel et drolatique que Maureen Dowd consacre à un bouleversement inouï dans la hiérarchie de la coolerie politique. Jusqu’à présent, c’était entendu, pas de débat, Obama avait plié le jeu : il était et resterait éternellement le président le plus cool de l’histoire, voire de l’univers.
Et Maureen Dowd rappelle comment le vice-président Biden était perçu, à la Maison Blanche, pendant les huit années de la présidence Obama.
Contrairement à la fable des vieux amis vendue au public, Biden était exclu du premier cercle, perçu comme un imbécile, un moulin à paroles et un produit périmé.
Bref : le genre de personne qu’on ne veut pas inviter à dîner, d’ailleurs il ne l’a jamais été par les Obama. Mais depuis son élection, il se trouve que le vieux boulet montre une ambition, un savoir-faire, des convictions, une agressivité, un progressisme qui soulignent, par contraste, combien Obama fut emprunté, cérébral, timoré, réticent à descendre dans l’arène pour s’occuper des questions d’intendance politique.
In cauda venenum, Maureen Dowd conclue qu’Obama semble beaucoup plus à l’aise comme « talent Netflix », avec qui il a signé un énorme contrat, ou à faire des podcasts avec son pote Bruce Springsteen. Pendant ce temps, Sleepy Joe Biden se réveille et se révèle être la nouvelle icône du cool.