20 ans de prison, sept évasions, de la cavale. Mais résumer François Besse à ses chiffres, à sa rencontre avec Mesrine, c'est occulter l'homme qu'il est devenu. Un homme qui a payé sa dette et qui a appris à lire en prison. À lire, au sens de comprendre la démarche d'un auteur.
En 1978, François Besse s'évade de la prison de la Santé aux côtés de Jacques Mesrine. Ce dernier libère "ses deux comparses" armé de trois pistolets et d'un pistolet mitrailleur. Carman Rives, le troisième homme libéré, est atteint d'une balle en plein cœur pendant l'évasion. Mesrine et Besse, eux, sont libres.
Cette évasion est sans doute la plus retentissante de celles réalisées par l'ex-braqueur François Besse. Après plus de 20 ans d'emprisonnement, il est relâché en 2006. En 2019, c'est un homme "libéré" par la philosophie qui revient sur son passé dans un livre intitulé Cavales, publié aux éditions Plon. Il ouvre sa bibliothèque à Laetitia Gayet.
Abandon et nouvelles acquisitions
Lorsqu'il commence à lire, il utilise son imaginaire pour nourrir ses lectures. C'est quand un professeur de philosophie lui déclare qu'il "ne sait pas lire" que François Besse se lance dans l'étude de l'oeuvre de Spinoza. Il commence par la troisième partie de l'éthique qui parle des passions des hommes.
L'ouvrage sur lequel François Besse a travaillé à l'époque figure aujourd'hui encore dans sa bibliothèque. Il est marqué par ses notes de jadis. Pour lui, cette rencontre avec ce professeur lui a permis "d'abandonner des choses pour en acquérir de nouvelles".
Les rencontres
Il y a eu Franz Kafka.
Lui par exemple m'emporte véritablement dans quelque chose.
François Besse cite son roman posthume, Le Procès dans lequel il se retrouve. D'ailleurs, il s'identifie à d'autres personnages, comme dans Les Misérables de Victor Hugo. À l'inverse, certains personnages ne lui plaisent pas. Il y en a un en particulier : Le Comte de Monte-Cristo.
Celui-là, ne me nourrit en rien puisqu'il est dans une telle colère ou une vengeance que je n'adhère pas du tout.
Enfin il y a L'Étranger d'Albert Camus. Il qualifie cette lecture d'une "très belle rencontre" avec un homme "révolté", comme lui.
C'est là où j'adhérais pleinement.