Fermeture des écoles, vaccination des enseignants, décrochage scolaire : le ministre de l'Éducation nationale est l'invité de "Questions Politiques" ce dimanche. Une émission présentée par Ali Baddou avec Carine Bécard (France Inter), Françoise Fressoz (Le Monde) et Nathalie Saint-Cricq (France Télévisions).
Alors que les écoles vont rester fermées pendant trois semaines, Jean-Michel Blanquer défend une "solution d'équilibre", qui fait seulement perdre 3 jours de classe aux enfants du primaire. "On n'a pas perdu le pari d'avoir une année scolaire normale", assure le ministre de l'Éducation nationale.
Dans ce contexte anxiogène, quel horizon donner aux élèves qui préparent le baccalauréat ? "Des épreuves qui devaient avoir lieu au mois de mars ont été transformées en contrôle continu. L'épreuve de philosophie, à l'écrit, a vocation à être passée, de même que celle du grand oral", a précisé Jean-Michel Blanquer. "Dans les deux cas on peut les organiser dans des conditions sanitaires respectant le protocole." Un bac 100% en contrôle continu est-il possible ? "Ca n'est pas du tout l'idée que nous nous faisons du mois de juin aujourd'hui", a répondu le ministre de l'Éducation.
Vaccination des enseignants
Quand les enseignants pourront-ils commencer à être vaccinés ? "Probablement vers la mi-avril", répond Jean-Michel Blanquer. "Cela commencera par ceux qui s'occupent d'élèves en situation de handicap, les professeurs mais aussi les personnels qui travaillent en milieu éducatif. On continuera ensuite avec ceux qui s'occupent des enfants de maternelle, ensuite ce sera un raisonnement par âge". Il plaide pour faire les choses "dans le bon ordre" : entre vacciner une personne de 70 ans et un professeur de 35 ans, le choix à faire est sans doute la personne de 70 ans, poursuit-il. À quel moment tous les enseignants seront-ils vaccinés ? "Ce qui est souhaitable, c'est que l'on arrive à faire ça au cours des deux prochains mois".
Décrochage scolaire
"De manière contre-intuitive, les élèves français ont moins décroché en 2020 qu'en 2019", souligne Jean-Michel Blanquer. Phénomène qu'il attribue au "volontarisme" de la part de tous. "Tout le monde a compris que l'école n'était pas un gadget".
Le ministre estime aussi que, grâce aux efforts des enseignants, des élèves, des parents, "la France a évité une catastrophe éducative". Il évoque les évaluations menées sur les enfants de CP, qui montrent que le retard pris pendant le confinement a été gommé avec le retour en classe.
La décision de fermer les écoles
La décision, annoncée mercredi par le chef de l'État, de fermer les établissements scolaires, a été prise de façon "collégiale", assure le ministre, qui affirme avoir une "excellente entente" avec Olivier Véran. "N'imaginez pas [le conseil de défense] comme un pugilat entre des intérêts contraires".
Europe Écologie-les Verts
Interrogé sur la décision de la maire EELV de Poitiers de couper les subventions aux aéroclubs car "l'aérien ne doit plus faire partie des rêves d'enfants", Jean-Michel Blanquer répond : "Je pense que beaucoup de gens qui ont voté EELV aux dernières municipales s'en mordent les doigts. C'est absolument catastrophique ce que nous montrent les maires EELV comme vision du monde". Il fustige une "écologie nihiliste qui créé une peur du futur", par opposition à une "écologie universaliste qui cultive l'optimisme pour la jeunesse".
L'Unef et les réunions non-mixtes
Au sujet de l'Unef et de la polémique autour des réunions non-mixtes organisées par le 2e syndicat étudiant, Jean-Michel Blanquer rappelle qu'il n'a "jamais réclamé la dissolution de l'Unef". "Ils déclineront d'eux-mêmes d'options extrémistes prises de façon inadaptée", tacle-t-il.