Chaque samedi, Regardez voir vous offre la crème des émissions de l’année agrémentée d’un portrait inédit. Ce samedi, retrouvez Denis Brihat et découvrez Yohanne Lamoulère
Denis Brihat
Je ne suis pas mondain, je ne suis pas fait pour la foule, je suis mieux au fond de mon jardin.
Eléments de parcours
Denis Brihat a coutume de dire que la photographie a été son université. Son parcours l’entraîne d’abord de la photographie industrielle au reportage et à l’illustration. Cette première partie de son œuvre est couronnée par le prix Niépce obtenu en 1957 après un voyage d’un an en Inde qui va marquer sa vie. L’année suivante, lassé par la vie parisienne, il décide de s’installer à Bonnieux, en Provence, sur le plateau des Claparèdes. Dans des conditions matérielles spartiates, c’est là qu’il crée ses premiers tableaux photographiques en noir et blanc. La nature va s’épanouir dans tout son univers de création : paysages, micro-paysages in situ (pissenlits, herbes folles, chardons) ou bien objets de nature photographiés dans l’atelier (fleurs, fruits, légumes). Les coquelicots, les tulipes noires, les oignons ou les kiwis occuperont Denis Brihat pendant de longues années. En noir et blanc oucolorées par des procédés de virages qu’il affine au fil des ans, ses images pleines de poésie ne doivent pas être considérées comme des illustrations ou des planches naturalistes, mais comme de véritables œuvres d’art qui s’offrent à la contemplation. Denis Brihat révèle un monde invisible, un microcosme mystérieux aux trésors esthétiques infinis. La carrière de Denis Brihat est aujourd’hui internationale. Ses photographies ont été exposées à travers le monde, du MoMA ( New York) au Victoria & Albert Museum (Londres), du Musée de l’Élysée (Lausanne) au Palais de Tokyo (Paris). Elles figurent dans les plus grandes collections publiques et privées. Cette monographie – première du genre pour cet artiste – retrace le parcours d’une œuvre singulière qui s’inscrit dans l’histoire de la photographie contemporaine.
Photos choisies

Je ne suis jamais revenu tout à fait de l'Inde...

On ne fait que son autoportrait, même si on ne photographie que des poivrons…

Quand on travaille à la chambre on ne mitraille pas, les châssis sont lourds, mais j’essaie toujours d’épuiser le sujet…

Mon travail est destiné à la décoration poétique du mur au même titre qu'un tableau de Braque, la différence c'est l'aspect financier...
►►► POUR ALLER + LOIN
Expositions
Les héritiers, dans le cadre de L'été 1954 à Biot (jusqu'au 9 octobre)
Eté 1954 se déroula à Biot une manifestation artistique à ciel ouvert, sans précédent. Une collaboration artistique exceptionnelle entre architectes, peintres, sculpteurs et plasticiens qui rassemblaient plus de 62 artistes. L’influence d’une nouvelle esthétique émanant du Bauhaus, puis du Groupe Espace se fait sentir. On la retrouve dans la sculpture, le textile, les bijoux et dans bien d’autres disciplines qui se démarquent de la vision « Art Populaire ». La couleur, l’abstraction s’imposent. Aujourd’hui, huit créateurs s’exposent dans l’Espace municipal comme Les Héritiers de cet esprit : Bernard Abril, Claude Brice, Michel Collet, Denis Brihat, Jacky Coville, Maggy Kaiser, Claude Pelletier, Jean-Paul Van LIth
Présences photographie 2016 - du 18 novembre au 4 décembre - A la chapelle Chabrillan, à Montelimar
Regarder à hauteur de brin d’herbe, notre véritable dimension
Denis Brihat est invité d'honneur du festival
Yohanne Lamoulère

Eléments de parcours
Née en 1980, Yohanne Lamoulère choisit de vivre et de travailler à Marseille. Après des études d’Histoire de l’art, elle obtient un diplôme de l ’ENSP (Arles). Elle décide de pallier à l’isolement et intègre le collectif photographique Transit en 2007. Elle s’oriente vers une photographie d’auteur qualifiée par une esthétique plus douce que mordante. Depuis 2000, ses champs d’investigations privilégiés sont ceux de l’isolement et des territoires souvent occupés par les « Déracinés ». Elle témoigne par sa photographie du processus migratoire en France et à l’étranger. Elle travaille régulièrement pour la presse nationale.
Photos choisies
Extraite de la Série « Marseille face nord » réalisée pour La France vue d’ici

J’aime particulièrement la période de l’adolescence, c’est un temps où tout s’accélère. Cette image incarne la féminité assumée, ce qui n’est pas toujours chose aisée dans les quartiers nord.

On dirait que la pelleteuse mange cet immeuble avec sa grosse bouche
"Au premier plan cet édifice en cours de destruction raconte l’échec d’un urbanisme… En arrière-plan on distingue la Tour Zaha Hadid, symbole de la réussite économique promise… deux modèles qui se répondent."
►►►POUR ALLER + LOIN
Expositions
- Faux-bourgs - Du 1er au 25 septembre 2016, - A Trongate 103, Glasgow.
- Roms, Marseille ville entrouverte - Du 2 septembre au 29 octobre 2016 - Alliance Française, Glasgow.
- Main basse sur Marseille, dans le cadre du projet collectif La France vue d'ici - Du 23 septembre 2016 au 12 février 2017, Théâtre du Merlan, Marseille
Programmation musicale
- Bertrand Belin - Entre les ifs
- Lou Doillon - Lay low
- Iggy Pop - The passenger
- Papooz - ann wants to dance