Depuis début janvier, les étudiants se mobilisent en Turquie. Partie de l’université du Bosphore, la contestation s’est étendue à de nombreuses facultés, exprimant la colère d’une jeunesse privée de liberté.
Depuis la tentative de coup d’État en 2016, de nombreux limogeages ont eu lieu en réaction dans les universités, occasionnant la nomination de recteurs favorables au président Recep Tayyip Erdogan. Jusqu’alors, l’université de Bogazici (“Bosphore”, en turc) avait été épargnée. C’est l’annonce de la nomination d’un nouveau recteur par décret présidentiel qui a mis le feu au poudre début janvier.
En dépit de la répression par les autorités turques (plus de 600 interpellations depuis le 4 janvier), la mobilisation ne faiblit pas et s’est même étendue à d’autres universités du pays, au nombre desquelles celle d’Ankara, d’Istanbul ou encore d’Adana. La contestation va bien au-delà d’une remise en cause du processus autoritaire de nomination des recteurs. Dans un pays où 76% des jeunes disent vouloir émigrer, c’est avant tout la politique conservatrice du président qui est critiquée.
Avec nous pour en parler
Ahmet Insel est universitaire et co-auteur avec Pierre-Yves Henin du livre à paraitre en avril Le national-capitalisme autoritaire menace la démocratie aux éditions Bleu autour. Il a été professeur et chef du département d’économie à l’université de Galatasaray (Istanbul).
Le Bruit du monde est en Islande, où l’épidémie de Covid diminue
En Islande, la vie reprend progressivement son cours en dépit de l'épidémie. La petite île perdue au milieu de l’Atlantique-nord est depuis un mois le seul pays classé "vert" sur la carte du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies et a le taux d’incidence le plus faible d’Europe : 6,59.
À la faveur d’une nette diminution des cas de Covid-19, les restrictions sont donc progressivement et prudemment levées si bien que les Islandais peuvent faire des activités encore impossibles dans la plupart des pays européens.
Un reportage signé Jérémie Richard.
Également au programme de cette émission
- Sous les radars, par Amélie Perrier
- Pas son genre, par Giulia Foïs
- Le monde d'après, par Franck Matthevon
Programmation musicale
Jose GONZALEZ - El invento
Blick BASSY - Woñi