Si les Vingt-Sept ont préservé l'essentiel des politiques traditionnelles (politique agricole commune et cohésion), ils ont revu à la baisse leurs ambitions initiales concernant les dépenses dites d'avenir (amélioration de la compétitivité, recherche, innovation, réseaux de communication, etc...)
Le président du Conseil européen, qui a rallié leur adhésion à une enveloppe de 960 milliards d'euros de crédits d'engagement en baisse de 3,4% par rapport à 2007-2013, a admis que ce n'était pas le "budget parfait pour tout le monde".
La France juge avoir limité les dégâts concernant la Politique agricole commune (PAC), qui était dans le collimateur de nombre de ses partenaires, en premier lieu le Royaume-Uni, qui a mené ces derniers mois une bataille acharnée pour obtenir le maximum de coupes budgétaires.
Le Premier ministre britannique David Cameron a été félicité par les eurosceptiques du Parti conservateur après l'accord sur le budget 2014-2020 de l'Union européenne conclu vendredi, qui,sous son impulsion, ressort pour la première fois en baisse.
Bertrand Gallicher : "Cameron se sent pousser des ailes"
Reste que cette somme représente une baisse par rapport à la période 2007-2013 où cette aide européenne atteignait 3,5 milliards d'euros, soit 500 millions par an. La réduction de cette enveloppe intervient alors qu'en France, par exemple, les Restos du coeur, qui distribuent chaqueannée des millions de repas, ont enregistré cette année une explosion des demandes d'aide.
Cette aide européenne représente 23% des repas distribués par les Restos du Coeur et 15% de ses ressources, selon les dirigeants de cette organisation caritative. Le Programme européen d'aide aux plus démunis (PEAD) a été créé en 1987 pour redistribuer aux populations pauvres de l'UE d'une partie des surplus agricoles communautaires.
La disparition de ces derniers pose la question de la survie de ce programme, contesté en outre par des pays comme l'Allemagne, le Royaume-Uni et les Pays-Bas, qui estiment que ce type d'aide ne relève pas des compétences communautaires.
Les avocats de ce programme, comme la France, font valoir que le PEAD permet de répondre aux besoins alimentaires vitaux de plus de 18 millions de personnes en grande difficulté.