ANALYSE | La bataille de Mossoul pourrait provoquer des attentats en Europe, estime Jean-Pierre Filiu, spécialiste du Moyen-Orient. Et renforcer la présence djihadiste à Raqqa.

Pour Jean-Pierre Filiu, professeur à Sciences Po en études moyen-orientales, la bataille de Mossoul peut se révéler inefficace, voire contreproductive. Au micro de France Inter, il explique :
Barack Obama veut quitter la Maison Blanche sur un grand coup. Il s'en tient à sa priorité irakienne sans se rendre compte que le cœur de la planification terroriste c'est Raqqa en Syrie, et non pas Mossoul en Irak.

Jean-Pierre Filiu, spécialiste d'études moyen-orientales
Le spécialiste du Moyen-Orient est catégorique : les terroristes ne viennent pas de Mossoul, et ce n'est pas de Mossoul qu'ils sont téléguidés quand ils attaquent l'Europe. Leur base est à Raqqa, en Syrie. Et c'est justement là que, frappés à Mossoul, les djihadistes se réfugieront.

Mossoul à Obama, Alep à Poutine
L'Amérique d'Obama a fait preuve de passivité face à la mise à mort d'Alep par Poutine. On comprend mieux que chacun veuille se réserver une ville, et pas n'importe laquelle : la deuxième ville de Syrie (Alep) pour la Russie, et la deuxième ville d'Irak (Mossoul) pour les Etats-Unis..

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Au cœur de la bataille de Mossoul, les populations civiles. Jean-Pierre Filiu craint qu'elles en paient le plus lourd tribut. Des craintes confirmées par Amnesty International.
Jean-Pierre Filiu prend pour exemple la bataille de Falloujah, en juin 2016. Les forces de l'organisation État islamique se sont vengées de la perte de cette ville irakienne en attaquant Bagdad, éloignée de moins de 70 km, et en faisant près de 300 morts dans des attentats en juillet 2016.
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