En visite à Berlin, Nicolas Sarkozy plaide pour un changement d'Europe
"C'est notre trésor commun, un trésor sacré, inestimable. Sans cette amitié, il y aurait eu d'autres guerres, il y aurait eu d'autres affrontements", a-t-il estimé dans sa première intervention de ce type depuis l'élection de François Hollande.
"Ce trésor est fragile, nous en sommes les gardiens, pour le protéger il n'y a qu'une façon d'agir, il faut le renforcer." Cela passe selon lui par l'intégration de la zone euro, et notamment la mise en place de son gouvernement économique, qui doit être piloté par les deux pays parce que "le leadership n'est pas un gros mot, le leadership c'est un devoir".
Mais Nicolas Sarkozy prône parallèlement de réduire les compétences de l'Union européenne pour qu'elle puisse rapidement accueillir et ainsi stabiliser les pays des Balkans, toujours fragiles selon lui, dans une Europe à 32 voire 35 pays.
### "L'Union européenne doit cesser d'exaspérer les citoyens"
Pour y parvenir l'UE doit, a-t-il ajouté, se concentrer sur sa priorité, être un grand marché unique, une vision proche de celle du Premier ministre britannique David Cameron qui entend obtenir un rapatriement des compétences à Londres avant un référendum sur l'appartenance du Royaume-Uni à l''Union.
"L'Union européenne doit renoncer à la prétention de tout réglementer et de tout régenter, ce n'est pas cela qui était le message des pères fondateurs", a-t-il dit. "L'Union européenne doit cesser de perdre du temps, de perdre de l'énergie et par-dessus tout de perdre de la crédibilité sur des sujets qui ne relèvent pas à l'évidence de sa compétence."
Il a estimé que le désamour vis-à-vis de la construction européenne était dû à ce comportement intrusif. "L'Union européenne doit cesser d'exaspérer les citoyens, l'Union européenne doit cesser d'exaspérer les entreprises par des réglementations toujours plus incompréhensibles sur des sujets sans cesse plus secondaires", a-t-il souligné.
Les solutions qu'il propose sont radicales :
> Nous devons donc assumer (...) l'abandon de pans entiers d'une activité communautaire d'aujourd'hui qui gagnerait grandement en lisibilité si elle se concentrait sur sept ou huit grandes politiques européennes.
Parmi lesquelles : l'industrie, la recherche, l'énergie, l'agriculture ou encore la concurrence.