Il y a les 85 morts mais aussi tous ces hommes, femmes, enfants, blessés. Certains encore hospitalisés, tous atteints dans leur corps ou leur esprit
C’était il y a tout juste un mois : le terrible attentat de Nice. Un terroriste de 31 ans vivant à Nice, fauchait, au volant d’un camion de livraison, des centaines de niçois et de touristes venus admirer le feu d’artifice du 14-juillet. Bilan : 85 morts. 400 blessés. Parmi ces blessés, 28 sont toujours hospitalisés.
Carole Ichai est la chef du Service Réanimation à l’Hôpital Pasteur II de Nice. C’est l’établissement où la plupart des victimes ont été admises. En quatre heures, elle a dû gérer avec ses équipes 17 cas d’urgence absolue. Des équipes forcément éprouvées et qui commencent seulement à souffler.
Une seule des victimes de l’attentat est encore dans son service en réanimation. Mais beaucoup entament une très longue convalescence.
Carole Ichai
Les personnes qui sont sorties de la réanimation sont passées ensuite par d'autres services hospitalier, mais ce n'est pas fini pour eux, pour certains c'est juste le début d'une très longue convalescence qui prend des mois
Nice : Carole Ichai
"Il n'y a que la mise en parole qui va pouvoir traiter, et finalement apaiser"
Brigitte Juy-Erbibou est l'une des psychothérapeutes niçoises mobilisées au sein des cellules d’aide psychologiques mise en place dès le soir de l’attentat. Même un mois après le drame, le soutien psychologique est capital pour les victimes et très nombreux témoins de l’attentat selon elle. Son association : " Entre autres" reste disponible.
Brigitte Juy-Erbibou
Les cellules continuent de recevoir beaucoup de monde car les symptômes ne sont souvent pas immédiats. On reçoit des personnes maintenant qui peuvent enfin parler ou constatent l’apparition de manifestations qui nécessitent qu’elles consultent.
Nice : Brigitte Juy-Erbibou
Christian a 21 ans. Il a été légèrement blessé. Avec sa petite amie, il a été piétiné en s’écartant du parcours du camion fou. Puis tous les deux ont sauté de trois mètres en contrebas, pour trouver refuge sur la plage. Sa petite-amie blessée aux deux jambes se mure dans le silence. Christian, au contraire, a besoin de parler. Il a donné rendez-vous sur la Promenade à l’endroit même où il a vécu ce qui reste pour lui un traumatisme : devant le Palais de la Méditerranée.
Christian
J’arrive à m’allonger mais le sommeil n’est plus là, c’est difficile de combiner le travail et les insomnies. Voir un pigeon parterre écrasé ça me rappelle tant de choses que j’ai vécu
Nice : Christian
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